Les élèves du Collège André Abbal trouveront sur ce blog les reproductions des oeuvres étudiées en classe dans le cadre de l'Histoire des Arts. Ils retrouveront également ici les thématiques grâce auxquelles les oeuvres ont été étudiées ainsi que quelques éléments d'analyse d'oeuvre.
HISTOIRE DES ARTS : 5°
Arts, créations, cultures : L’art d’être à table, rituel et symbolique du repas.
La nature morte
La nature, reflétée par l’art, reflète toujours, avant tout, l’esprit de l’artiste, ses préférences, ses joies, en un mot, sa personnalité.
Les peintres hollandais du 17ème siècle aimaient particulièrement ce genre pictural qu’est la nature morte.
On voit le plus souvent, dans ces natures mortes, de belles coupes remplies de vin, des fruits appétissants, quelques mets délicats posé sur une porcelaine précieuse.
Pour les artistes, c’était plus qu’un simple rappel élégant des joies de la table.
Ces natures mortes laissaient aux artistes toute liberté de choisir les objets qu’ils pouvaient trouver plaisir à peindre, toute liberté de les disposer à leur gré.
Ces artistes considèrent la nature morte comme un merveilleux champ d’expériences pour leurs recherches artistiques.
Willem Kalf (1619-1693)
Biographie : né à Rotterdam en 1619, septième enfant d’un marchand de draps de soie dans une fratrie de huit. Il avait six ans quand son père mourut, sa mère continua le
commerce de draps sans atteindre le succès paternel et eut de grosses difficultés financières.
Il lui resta tout de même assez d’argent pour assurer une formation de peintre à son jeune Willem, dont on n’a jamais su exactement qui furent les
maîtres.
Il se spécialisa dans la nature morte.
Il revient aux Pays-Bas et s’installe à Hoorn où il se marie en 1651, puis part vivre à Amsterdam en 1653 jusqu’à sa mort en 1693. A la fin de sa
vie, il ne peignait plus, et se consacrait à son autre activité d’expert et marchand d’art. On ne sait pas s’il a eu des élèves.
La très grande précision avec laquelle il étudie les fruits, les matières comme la porcelaine, ou le verre, ne nuit pas à la poésie de la composition, mais au contraire l’amplifie.
La lumière, dans un jeu prodigieux de reflets, transparences et scintillements, suggère les objets en leur laissant une part de mystère. Maître incontesté dans le rendu somptueux des matières précieuses dans ses natures mortes. Il s’attachait aux harmonies et aux contrastes de la couleur et de la texture des choses. Il cherchait sans cesse de nouveaux accords entre de riches tapis persans, des porcelaines et des fruits hauts en couleur.
Nature morte, vers 1653,
Huile sur toile,
86.4x102.2cm.
Londres, National Gallery
Sur les étals d’un marché, les homards ont des couleurs vives et festives quand ils sont présentés cuits. Sans doute ici, W. Kalf s’inspire de ces couleurs et cette lumière observées sur les marchés afin de représenter ce homard, peut-être le plus bel homard de la peinture : |
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Willem Kalf a souvent placé en avant de ses compositions la spirale acidulée d’un citron à demi-épluché, accentuant la perspective comme le couteau en équilibre sur le bord d’une assiette ou de la table chez d’autres peintres. Ses agrumes offrent toujours un effet pulpeux et des reflets brillants qui font saliver les yeux.
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Cette corne de buffle travaillée en récipient à boire, qu’on peut appeler aussi un rhyton, appartenait à la guilde des archers Saint Sébastien d’Amsterdam. On peut reconnaître Saint Sébastien attaché à l’arbre et transpercé de flèches :
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Ainsi, ces artistes, spécialistes de la nature morte, ont commencé à faire surgir une idée importante dans le monde de l’art : LE SUJET DUN TABLEAU N’A EN REALITE QU’UNE IMPORTANCE SECONDAIRE.
De même qu’un beau texte peut être fait de paroles triviales, de même des objets d’usage quotidien peuvent faire un chef-d’œuvre.